mercredi 8 juin 2016

Les avis de Marich { 128 } Balzac et la petite tailleuse chinoise de Dai Sijie



Titre : Balzac et la Petite Tailleuse chinoise
Auteur : Dai Sijie
Edition : Folio
Nombre de pages : 228
Genre : Contemporain/Historique
Prix : 7,70€
QuatrièmeNous nous approchâmes de la valise.
Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. A l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts: à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais: Dickens, Kipling, Emily Brontë...
Quel éblouissement! Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara: avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.
Réécrire une chronique. Ça faisait si longtemps. J’ai bien peur de perdre la main. Qu’après ces commentaires et dissertations, j’analyse trop le bouquin, en épargnant mes ressentis. Je vous demande donc votre avis, si cette chronique vous plait. Après un an de rédaction, je me suis nettement améliorée, j’espère donc que ça sera bénéfique à la qualité du blog. J’ai lu ce livre suite au conseil d’une amie, que je remercie car elle a visé juste ! Dans ce livre, ça parle de révolution, de Chine, de personnages hauts en couleurs, de traditions, de littérature, d’intégration. Suivez-moi dans cette chronique/dissertation sur ce livre pas banal !

                Parlons d’abord du contexte qui sors de l’ordinaire. Vous me connaissez, moi, la férue de romans historiques. Vous le savez que c’est mon petit péché mignon. Eh bien, j’ai été drôlement conquise par ce que j’ai appris ! Dans ce livre, on va suivre les différents protagonistes après la révolution chinoise (ça se passe en Chine donc) (Et également dans les années 70, où Queen voulait Rocker You). C’est une période de l’histoire qui m’est totalement inconnue et qui m’a passionnée ! Les enfants d’intellectuels sont déscolarisés et doivent vivre en pleine campagne afin de devenir paysans et ainsi contribuer à la dictature de notre cher Mao. C’est une Chine qui rejette l’éducation et qui veut revenir à des valeurs plus conservatrices. On suit donc nos personnages à travers leur quotidien très difficile. En effet, on est très loin de la Chine moderne et développée : ici, c’est la Chine de l’arrière-pays, sans électricité, sans eau courante, sans instruction, sans confort, sans modernisme. Le métier de paysan est donc un métier extrêmement difficile, car isolé de tout. Je me suis sentie très proche des personnages, vu que c’est très réaliste. C’est passionnant d’apprendre dans des livres ! L’auteur raconte avec une certaine facilité cette période difficile et je trouve que c’est un bon moyen d’apprentissage, vu que la révolution chinoise est au programme au lycée ! Bon, déjà l’auteur a marqué un très bon point.

                Parlons maintenant personnages. Ah, ces sales gosses. On a déjà le narrateur, dont on ignore le prénom. Il va vivre dans une bicoque avec son ami Luo. Le narrateur est très attachant, au vu de son pragmatisme, de son ingéniosité et de son réalisme. C’est un personnage très humain, avec un grand cœur, et très courageux. On suit nos petits poulets dans des conditions de vies très difficiles, et forcément, on est pris de compassion, ce qui fait que nous sommes un peu moins sans pitié. Je me suis identifié beaucoup à lui, car finalement il nous représente. On voit également qu’il a des faiblesses, des limites qui ont su me toucher. Même s’il m’a énervée quelques fois. Nous avons ensuite Luo, que j’ai adoré. Un peu plus endurci que son comparse, il apporte beaucoup à l’histoire. J’ai adoré ses moments où ils fumaient, le soir, dans leur cabane, comme si leur vie en dépendant. C’est une sorte de pause dans cette Chine ancienne. La relation Luo/Narrateur est une leçon à tous. Ils se soutiennent, ils s’aiment. J’ai adoré leurs valeurs et c’est une magnifique amitié qui est un pilier de l’histoire. Si les deux gars représentent le modernisme, la Petite Tailleuse est l’allégorie de cette Chine arriérée. Je l’ai souvent imaginé en vêtements traditionnels, vu que c’est ce qu’elle représente. Elle est la frontière entre le moderne et l’ancien. Je ne me suis pas vraiment attachée à elle, mais j’ai constaté sa place dans l’histoire, sa place avec les deux damoiseaux. SPOILER J’ai adoré voir son évolution, de fille naïve et timide à femme aux avis aiguisés. SPOILER. Néanmoins, je ne l’ai pas assez vue à mon goût. Il y a aussi tous les autres personnages, notamment les paysans et le chef du village. Ce sont des personnages hauts en couleur qui apportent un certain piment à l’histoire. J’ai adoré ces personnages simples, ignorants, pas vraiment attachants mais qui ajoutent un certain humour avec des scènes causasses. On découvre la réalité, et on a l’impression que cette histoire est réelle.
               
S’il y a un bien un point que j’ai adoré dans ce roman, c’est l’importance de la littérature. Ce bouquin nous donne envie d’en lire d’autres et les nombreuses références ont fait palpiter mon petit cœur de lectrice passionnée. Dans ce livre, la littérature est plus que jamais primordiale et c’est totalement inédit. C’est à ça que se raccrochent les protagonistes. Mais c’est tellement jouissif de constater le pouvoir des livres, de voir à quel point notre passion est importante. Ça m’a énormément touchée, en tant que lectrice, de voir que la littérature est devenue vitale dans notre monde. Du coup, je me suis sentie encore plus proche de nos personnages, car on partage la même passion. Les livres nous lient tous, qu’on soit en France au XXI siècle, en Chine dans les années 70 ou bien à la Renaissance en Italie. C’est un très beau message et ça nous montre encore une fois que l’éducation et la littérature sont la base du développement. Dans ce livre, il y a énormément d’action. Il n’est pas très conséquent, donc l’auteur ne s’attarde par à des détails futiles. C’est très bien approfondi et le côté « documentaire » passe tout seul. J’ai beaucoup apprécié le style de l’auteur, qui fait que le livre se lit tout seul. C’est tout de même un récit léger, sans prise de tête. Malgré tout, en m’y penchant plus, j’ai relevé les différentes grandes questions énoncées : ça parle du pouvoir du livre, des conditions de vies après la Révolution, de l’intégration dans un lieu de vie moins développé avec ses difficultés. Finalement, il m’a fait beaucoup réfléchir et c’est vraiment un livre à lire. C’est donc un livre vite lu, qui reste original et palpitant.

Pour conclure, ce livre est une excellente lecture. Livre léger de première vue, il nous apprend beaucoup sur la Chine des années 70, la place de la littérature et son importance et l’intégration dans un milieu défavorisé. Adorant l’histoire, j’y ai trouvé mon compte. A côté de ça, on a une intrigue solide, des personnages attachants et réalistes, avec leurs défauts et leurs limites. L’auteur a une plume très agréable et j’ai passé un très beau moment. J’espère que cette chronique vous a plu !

Ma note: 18/20


2 commentaires:

  1. À chaque fois que je vois un auteur classique, je crains de trouver le style trop difficile mais vu ton avis, je crois comprendre que non. En tout cas, l'histoire m'intéresse beaucoup et tout ce que tu en dis me tente ! J'ai bien envie de tester :) Surtout que j'aime l'historique aussi ^^

    RépondreSupprimer
  2. Je ne sais pas si je lirais ce livre un jour mais je suis ravie de voir que tu as aimé ta lecture :)

    RépondreSupprimer

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...