mardi 15 avril 2014

Mes écrits { 32 } Lettre d'un gay...

Lettre d'un gay

« Lettre à Maman »

Maman... Tu es ma mère depuis vingt et un an. Vingt et un an d'amour. Vingt et un an de vie commune. Vingt et un an de bisous. Vingt et un an seulement.
Ça fait maintenant vingt et un an que je suis né, et tu m'as toujours aimé pour ce que je suis. J'aurai été moche, tu m'aurais aimé. J'aurai été con, tu m'aurais aimé. J'aurai eu la trisomie 21, tu m'aurai aimé. J'aurai été paralysé complètement, tu m'aurais aimé. Tu m'as toujours aimée. Moi aussi je t'ai toujours aimé, et sache que, ce que je vais faire n'est pas de ta faute.


Six ans que ça dure, six ans que je souffre, six ans que je me demande si je suis humain ou un alien. Six ans de dépression, six ans de bagarres, six ans de tristesse, six ans avec les idées noires. Je devais te l'avouer avant de partir, que tu le saches avant que tu ne saches plus rien. Voilà, je suis gay.
« Gay ». Oui c'est ce mot qui, normalement, veut dire joyeux. Mais en anglais ça veux tout simplement dire homosexuel. Tu sais très bien ce qu'est être homosexuel. Je suis persuadé que tu m'aimes encore, mais je ne serais plus là pour le vérifier.


J'avais quinze ans, j'étais en seconde, et un nouveau est arrivé dans ma classe. Je le trouvais mignon, il n'arrêtait pas de me regarder. Mon cœur battait à chaque fois que je sentais son odeur, qu'il me regardait, qu'il me touchait. J'avais des papillons dans le ventre, comme on dit. Je me rendu compte que j'étais amoureux. Amoureux d'un garçon...
1 mois après son arrivé, il m'a choppé et m'as avoué qu'il m'aimait. Je lui ai avoué aussi et nous nous sommes embrassés. Mais quelqu'un nous a vu, quelqu'un nous a regardé, et quelqu'un nous a pris en photo. Pour mettre cette photo sur facebook.


Nous nous en sommes pris plein la gueule. On nous a insulté, tapé, traité de « sale pd ». C'était horrible, horrible, maman. Je n'ai plus parlé à ce mec dont j'étais amoureux. Il avait déménagé et c'est moi qui encaissait tout. Je me disais qu'ils allaient arrêter, oublier. Et pourtant, non. Pendant tout le lycée, j'ai été harcelé, frappé. Ils n'acceptaient pas la différence.
Puis je suis rentré à la fac, et le cauchemar à recommencé.


Voilà, quand tu recevra cette lettre, je serai mort. Je suis gay, je l'avoue. Mais pendant toute ma vie, on va se moquer de moi, on va me frapper. Après la fac, après le boulot, après la retraite... Quand je suis seul, je pleure, je hurle, je cri, je me coupe les veines. Quand je ne suis pas tous seul, on me traite, m'insulte, me roue de coup.
Ce monde n'est pas pour moi. S'il te plaît pardonne-moi... Tu seras à jamais la seule femme que j'aurai aimé dans ma vie...

Je t'aime 
Ton fils aimant et pd.


©onfidences
Once de vérité. | Contre les homophobes | 14:20 |

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